Des petits bonheurs, ma vie en est remplie. Il n’y a pas une journée qui passe sans que j’en croise au moins un sur mon chemin. Il y a des jours où je ne peux même pas les compter tellement il y en a. Suis-je plus chanceuse que la majorité des gens pour recevoir tous ces plaisirs ? La chance n’a rien à voir là-dedans. Le bonheur c’est un choix !
Un choix ? Si vous me demandez comment choisir d’être heureux quand tous les tracas et les soucis du quotidien semblent faire équipe pour nous rendre la vie misérable, je vous répondrai ceci. Comme toute discipline sportive qui demande un entraînement physique assidu, je crois qu’il faut s’entraîner au bonheur. Dans ma vie, la course occupe une grande place. Sortir courir est depuis longtemps un de mes petits plaisirs quasi quotidiens. À mon retour d’une course, je nage toujours dans une sorte de bien-être que je transporte avec moi une partie de la journée. Mais c’est parce que je l’ai choisi ! Je pourrais chialer contre l’effort que ça me demande, critiquer la température, et me fâcher de la lessive supplémentaire que mes entraînements génèrent. Au lieu de ça, je choisi d’apprécier que mon corps me permette ces escapades, de sourire à l’odeur de la pluie, et d’être reconnaissante de pouvoir me procurer des vêtements de sport confortables. Vous suivez mon raisonnement ?
Je suis convaincue que notre attitude face à toute situation détermine le niveau de bonheur qui s’y rattache. Mais je sais aussi que c’est souvent plus facile à dire qu’à faire. Partageant mon temps entre deux pré-adolescents, deux emplois, les activités familiales, les corvées ménagères, et tout le tralala, il m’arrive souvent de perdre mes repères. Il faut parfois forcer les choses, même faire semblant. C’est là que l’entraînement au bonheur prend toute son importance. Je me surprends maintenant à être capable de désamorcer un état d’inconfort de plus en plus rapidement. Je passe de plus en plus de temps à être heureuse, je m’irrite moins rapidement et moins longtemps de situations qui auparavant m’énervaient au plus haut point. Et détrompez-vous. Je n’utilise pas d’incantation spéciale, de formule magique ou de rituel compliqué. Mon unique outil pour faire tourner le vent de bord : sourire. Sérieusement. Désolée si vous attendiez une recette toute faite avec une marche à suivre structurée et infaillible. Ma recette n’a qu’un ingrédient, mais c’en est un qui marche à tout coup ! Des raisons et des occasions de sourire dans une journée, il y en a tant que vous en voulez. C’est la beauté de la chose, chacun est libre de fixer ses propres critères sur ce qui vaut la peine de sourire. Comme si c’était un sport dont les règlements varient pour accommoder chaque personne individuellement avec pour but de créer du bonheur. Tout le monde peut devenir un pro à cette discipline !
Je vous propose un exercice. Je vous raconte mon entraînement de ce matin en vous jurant que chaque détail est véridique, et vous comptez les occasions de sourire dans mon récit. « Je suis sortie courir à 5h30 pendant que toute la maisonnée était endormie. Il faisait froid et très noir encore, mais le ciel était rempli d’étoiles et d’un petit croissant de lune brillant. Le sol était très humide de la pluie de la nuit et mon chemin était couvert de vers de terre ! J’aime ce moment où la ville semble m’appartenir, où je peux courir au milieu de la rue si j’en ai envie tellement c’est tranquille. Je me demande toujours qui habite derrière les rares fenêtres allumées à cette heure et quelle est leur raison d’être debout si tôt. Sur le chemin du retour, j’ai croisé une dame qui profitait comme moi de ce moment pour prendre une marche. Probablement influencée par la noirceur totale, elle m’a dit «Bonsoir !» et nous avons pouffé de rire lorsqu’elle m’a entendu lui répondre «Bon matin» ! L’avantage de courir si tôt, c’est qu’il me reste encore du temps une fois à la maison pour savourer une longue douche chaude avant de réveiller tout mon petit monde et de me faire catapulter dans le tourbillon de ma vie de mère. Amenez la journée, je suis prête ! »
Si vous avez trouvé au moins sept occasions de sourire, vous êtes déjà un pro du bonheur ! Et ce n’était que dans ma petite course du matin. Imaginez dans toute une journée. N’attendez pas plus longtemps pour commencer à vous entraîner. Souriez d’être capable de lire cet article. Transformez à coups de sourires le plus de situations possibles en petits bonheurs. Les résultats vous étonneront. Je dois toutefois vous mettre en garde. Il se peut que vous en subissiez l’effet secondaire le plus courant et que vous deveniez heureux. Une personne avertie en vaut deux !

Très vrai, j’adhère totalement au plaidoyer! Je suis de la même école! Quand j’entends des gens se «plaindre» des aspects difficiles de leur entraînement (ex. se lever tôt), j’ai juste envie de leur dire de ne pas s’entraîner s’ils trouvent ça si difficile. Rien ne les y oblige. Mais je sais que dans le fond, ces gens ont juste besoin de se faire dire qu’ils sont dévoués à leur entraînement, ils ont besoin que leurs efforts soient reconnus. Il y en a beaucoup de ces gens chez les triathlètes ahahaha!