Si je t’invite à courir

J’aime courir en solitaire. C’est mon moment égoïste, juste à moi, pendant le quel j’existe à part entière dans le présent. Ce sont des instants où je réfléchis, où je fais le point sur la vie pour y chercher des réponses ou des solutions. C’est mon rendez-vous avec celle que je suis profondément et qui est trop souvent ensevelie sous les exigences du quotidien. Mais il m’arrive d’avoir envie de compagnie, d’avoir le goût d’échanger ou de me servir de ces moments pour connecter avec une autre personne.

Si je t’invite à courir avec moi, je me doute que ce sera une course différente. Si ta cadence est plus lente que la mienne, j’ajusterai mon pas au tien, comme une bonne hôte. Je m’attendrai à ce que tout puisse arriver puisque j’aurai choisi d’être accompagnée par un humain et non un robot. Je surveillerai tes signes de fatigue et je m’assurerai de t’aider à te dépasser juste un peu pour garder notre sortie agréable et satisfaisante pour toi. Et s’il faut s’arrêter de temps à autre, je considérerai ces pauses comme autant de parties importantes de notre entraînement.

Si je t’invite à courir avec moi et que tu débutes, c’est que j’aurai le goût de te faire découvrir une de mes façons de nager dans le bonheur. Je me souviendrai de mes propres débuts et n’aurai pas d’attentes envers toi. Ce sera un moment de partage simple pendant lequel la course nous apportera à tous les deux la magie qui s’opère quand nos pieds se connectent au sol et que le paysage de la vie s’offre à nos yeux. Je saurai que c’est le temps qui fait l’expérience, et je serai fière d’avoir contribué à la tienne.

Si je t’invite à courir avec moi et que je sais que tu passes des moments difficiles, je serai prête à t’écouter et à échanger. Nous profiterons que nos corps soient en action pour aussi libérer nos cœurs et nos émotions. Tu me feras sûrement rire, réfléchir et peut-être pleurer, mais je l’aurai choisi en toute connaissance de cause. Je saurai que dans le partage d’une activité physique, notre vulnérabilité est souvent mise à nue et je serai honorée de ce rôle de confidente.

Si je t’invite à courir avec moi, et que tu acceptes mon invitation, s’il te plaît ne m’abandonne pas. Ne me laisse pas derrière si ta cadence est plus rapide que la mienne. N’oublie pas en cours de route que tu as au départ accepté de te joindre à moi. Accompagne moi pour m’aider à prendre confiance. Si j’avais le goût de te parler, écoute moi. Tu n’auras peut-être pas besoin de me répondre, simplement pouvoir me confier à toi au rythme rassurant de nos pas me fera du bien. En fait, n’accepte mon invitation que si tu es en mesure de me donner ce que tu aimerais recevoir dans une même situation. Je serai moins déçue d’un refus honnête que si ta compagnie me fait sentir inadéquate et incompétente.

Il y a un dicton populaire qui dit qu’il n’y a rien de mieux que voyager avec une personne pour apprendre à la découvrir. Je connais un moyen beaucoup moins dispendieux. L’inviter à courir.

Partager une course, un moment de bonheur...
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4 réflexions sur “Si je t’invite à courir

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