« Pas le goût, il fait trop chaud et il est rendu trop tard dans la journée. Si je fais 10km plutôt que le 12km prévu, c’est quand même bon, non ?» Ce sont les excuses qui tournaient dans ma tête avant un de mes entraînements. Et j’ai bien failli flancher. Puis, une question m’est venue spontanément : « Et si c’était ta dernière course, comment l’aborderais-tu ? » Wow.
Tout d’abord, un petit mot sur mon état d’esprit du moment. Je venais de faire plus de 2000 km de route pour assister aux funérailles d’une tante très chère à mon cœur, et voir disparaître avec elle un pilier important de mon histoire familiale. J’étais physiquement et émotionnellement fatiguée, et je crois que c’est la réalisation de notre passage éphémère dans la vie qui a suscité cette réflexion.
Alors ? Si c’était ma dernière course, est-ce que je serais capable de la rendre spéciale ? Je me suis donc lancée, un kilomètre à la fois, dans une réflexion complètement zen de l’entraînement. Le soleil de plomb de l’heure du dîner est devenu moins pénible quand je me suis mise à contempler mon ombre en plein travail. Pour la première fois, j’ai pris le temps de me «regarder» courir à travers ma silhouette noire sur la piste. Mes jambes qui gardaient la cadence, lente mais constante, au diapason avec mes bras. Les îlots d’ombrage des portions de forêt plus dense sont devenus de vrais oasis de fraîcheur remplis d’odeurs de feuilles et de terre très agréables. Tout ce que j’ai croisé était agréable à regarder, des quenouilles le long la marre à grenouilles aux fleurs sauvages bordant les champs. Chaque kilomètre m’a offert une expérience différente. J’ai lâché prise sur le temps et la vitesse et j’ai existé pendant 12 kilomètres sans en sauter un seul. Si c’était ma dernière course, je ne voulais surtout pas en manquer un seul bout.
Je me suis surprise à revenir à la maison avec un grand sourire. Je ne sais pas pourquoi j’en étais venue à être autant exigeante envers moi-même. Je suis une amateure, je le fais par pur plaisir. M’entraîner zen, en existant à part entière dans le moment présent et comme si c’était la dernière fois, quelle expérience fantastique ! Il ne reste qu’à voir où je vais aussi appliquer cette nouvelle approche…
Si c’était ma dernière brassée de lavage ? Si c’était la dernière fois que je faisais la vaisselle ? Ou peut-être je découvrirais qu’être zen 100% du temps c’est fatigant…
Une amie m’a parlé de votre course à Trois-Riviere pour le printemps 2017. Je suis allée voir et ma curiosité ma mené jusqu’à votre blog. J’adore ce que vous y écrivez, ça me porte à réfléchir et à repenser ma vie! Le pouvoir des mots qui me fait réaliser la chance que j’ai de vivre en santé, mais également le fait que je n’en suis pas consciente assez souvent! On oublie de profiter de chaque instant et de ralentir la cadence pour mieux savourer le moment. Merci de me ramener à l’ordre! 😘
La course et les mots sont mes deux moyens préférés d’aborder la Vie. Merci d’avoir pris le temps de visiter mon univers 😉