Journée internationale du droit des femmes. C’est drôle. Cette journée-là, je la vis sur un fond de mélancolie chaque année.
Il y a une toute petite tristesse au fond de moi liée aux raisons qui ont amené cette célébration. Je suis triste de savoir que le mot «international» n’implique malheureusement pas toutes les femmes et les filles de la planète, encore. Il y a une toute petite colère qui gronde au fond de moi quand je pense que cette journée est nécessaire. Quand je pense à tout ce qu’il a fallu justifier, à tous ceux qu’il a fallu convaincre. Et aux réponses que nous n’avons pas encore aujourd’hui. Est-ce qu’en 2020 un homme = une femme?
Il m’arrive de ressentir une petite déception d’être née dans l’équipe de celles qui ont le pouvoir de créer toute la vie humaine sur la terre. La responsabilité ultime, le grand miracle. Mais d’avoir eu à prouver jusqu’à notre place en société. Dès qu’une lutte est nécessaire, c’est qu’une injustice existe au départ. De tous les débats dans le monde, c’est celui que je ne comprendrai jamais. Surement parce que je suis née dans l’équipe qui perd depuis tellement longtemps.
Je suis habitée de tous ces sentiments, et j’ai fabriqué deux garçons. Un genre de douce ironie. Un laboratoire de recherche sur l’espoir. Deux hommes qui ont été élevés entourés d’humains forts. Un souvenir me remonte en tête en écrivant ces lignes. Celui des soirées entre amis que notre horde d’enfants passait à jouer au hockey en se disputant les services de la meilleure gardienne de but de la gang. Sans lui demander de prouver qu’elle en était capable parce que naturellement, ils le savaient tous. Dans notre laboratoire de recherche sur l’espoir, nos enfants ont déjà trouvé le remède à bien des maux de la société. Il faut juste trouver la meilleure façon de le propager au reste du monde.
J’ai envie de dire un gros merci aujourd’hui à toutes les figures fortes qui gravitent autour de moi et qui m’aident à croire que nous allons dans la bonne direction. Hommes, femmes, humains. Chaque jour, vous me faites du bien et vous êtes des modèles sur lesquels j’ai misé pour élever mes enfants, mes espoirs de jours plus doux.
Et je rêve. Du moment où la journée internationale des droits des femmes ne sera plus nécessaire. Où chaque levé de soleil sera implicitement, sans campagne publique, une vraie journée internationale des humains ayant des droits égaux.