Chère communauté facebookienne,
Je t’écris pour te dire que je ne serai pas un carré noir durant le grand blackout féminin. À la lumière de tout ce qui est en train de se passer sur la planète, je ne serai par contre pas muette.
Je comprends le fondement et les raisons du mouvement, et je le respecte profondément. Je ne vous dirai pas que je n’ai jamais reçu de «câlins» innapropriés ou de gestes inadéquats non-sollicités de ma part. Mais je me suis cachée une grande partie de ma vie par manque de solidité et de confiance en moi et si j’ai décidé un jour que c’était fini, ce n’est pas pour retourner dans l’ombre cette fois-ci.
Chacun et chacune doit pouvoir choisir dans le respect sa façon de faire partie de ce qui, je l’espère, est un point tournant pour l’humanité. Je choisis de prendre la place qui me revient. Je garde bien affichée ma photo de profile où je traverse en triomphe le fil d’arrivée de mon premier Ironman. Elle crie haut et fort que je si j’ai pu vaincre les montagnes Adirondacks pour conquérir Lake Placid, je suis assez forte pour tenir tête à tout agresseur potentiel. Cette photo vient avec la promesse d’aider au meilleur de mes capacités et de ne jamais fermer les yeux sur une agression envers tout autre être dont je serai témoin. Je choisi l’action. C’est pour moi la meilleure façon de sentir que je contribue au changement.
Je peux faire cette promesse grâce à une liste d’hommes merveilleux qui embellissent mon quotidien. Des hommes qui m’ont toujours fait sentir en sécurité et qui ne marchent pas devant moi pour me protéger de tout, mais qui avancent à mes côtés pour me faire sentir égale et forte.
Hugo. Dany. Jacques. Franck Anthony. Luc. Angus. Claude. Ted. Sébastien. Éric. Jean-Sébastien. Patrick. Yanik. Benoit. Marc. André. Et plusieurs autres, dans l’ordre et le désordre. Il y a une liste tout aussi formidable de femmes de coeur.
Aujourd’hui, je serai assise dans une estrade à regarder évoluer mes deux garçons dans leurs équipes de football et je vais crier haut et fort. Je ne serai pas vêtue de noir, je vais m’éclater. Je vais les encourager de tout mon cœur de mère, comme je les encourage depuis leur naissance à devenir des êtres humains respectueux, des hommes qui feront partie de cette marée de changement plus que dûe dans nos comportements sociaux. Ils ont été entourés depuis l’enfance d’hommes assez forts et confiants pour ne pas avoir besoin de rabaisser les autres pour se sentir bons. Je ne peux promettre avec certitude qu’ils sont à l’abri de tous comportements répréhensibles, mais j’ai les yeux et le cœur à l’affût.
En cette période émouvante et déstabilisante, je refuse d’être triste.
Je n’ai pas envie de noirceur, j’ai envie de lumière.
Je suis Nathalie Sanfacon et je choisi de briller.
Tout est dit !