Je connais un super-héros

Il y a des personnes qui pour moi, par leur humilité et leurs actions, redéfinissent la vie. J’ai la chance depuis treize ans de côtoyer un homme fantastique qui a su donner, à ma famille et à moi-même, une nouvelle définition au mot super-héros.

Les dictionnaires définissent un super-héros comme un personnage aux pouvoirs extraordinaires combattant des menaces, possédant des pouvoirs surnaturels qu’il utilise pour faire le bien autour de lui. C’est un personnage fantastique doué de pouvoirs surhumains. Pendant longtemps c’est l’idée que j’en avais moi aussi. Jusqu’au jour où un vrai super-héros est entré dans ma vie par le biais de mes garçons.

Comme bien des mamans, j’ai dû un jour laisser partir mes enfants pour l’école avec un petit pincement au cœur. Graduellement, leurs histoires lors de nos discussions de fin de journée se sont mises à tourner autour des nouveaux amis, des activités scolaires, et de mes compétiteurs. Il y avait maintenant dans leur vie des adultes qui avaient raison plus que moi, dont les blagues étaient plus drôles que les miennes et les idées cent fois meilleures. Des enseignants… Parmi eux, une nouvelle idole. Le fameux Mister P dont les fistons parlaient avec des étoiles dans les yeux.

Au fil des années, les événements qui rassemblent et font faire naître des amitiés improbables lui ont ouvert les portes de notre vie familiale. C’est à ce moment que j’ai commencé à être personnellement témoin de son super pouvoir. Aucune arme, rien de surnaturel et pas de combat contre des méchants, simplement le pouvoir de changer des vies autour de lui avec un sens de l’humour facile et contagieux, d’un grand secours dans les moments inévitablement plus difficiles du passage scolaire des enfants. Il a un don impressionnant pour trouver et souligner le merveilleux dans chaque personne. En sa présence, tout le monde se sent meilleur. Il possède cette capacité rare d’élever les autres tout naturellement sans rien demander en retour.

Avec un leadership positif hors du commun qui donne le goût à tous ceux qui croisent son chemin de se dépasser, il est un symbole de succès par sa persévérance qui teinte le quotidien des gens qui le côtoient.

J’aime l’humilité de mon ami super-héros. Il n’a rien à voir avec les Spiderman ou Batman de notre enfance dont les exploits se retrouvaient à la une des quotidiens et des journaux populaires. Pas de « Pow ! »  « Zoom ! »  « Bang ! » S’il se met à l’avant plan, c’est pour y amener les gens avec lui. C’est un grand homme au cœur encore plus grand qui m’impressionne par sa discipline et son focus. Le 27 mai dernier sans cape et sans roulement de tambour, il franchissait envahi d’émotions le fil d’arrivée du marathon d’Ottawa avec un chrono lui permettant l’entrée du mythique marathon de Boston. J’étais aux premières loges de cet accomplissement, en compagnie d’un groupe d’amis avec qui nous étions venus participer aux différentes distances de ce week-end de course. Fatigué et encore ému de sa grande réalisation, il se souciait des autres en nous distribuant des félicitations et des accolades. Depuis, il s’est entraîné sans relâche en vue de l’importante journée à venir. Jamais il n’a fait sentir sa fatigue à ses collègues ou ses élèves, jamais il ne s’est plaint des inévitables petits inconforts, et il est demeuré discret sur les kilomètres qu’il cumulait par toutes les températures capricieuses de nos saisons québécoises.

Aujourd’hui dans la foule de coureurs à Boston, bravant la pluie, les vents et le froid, il y avait notre super-héros. Mon coeur n’a retrouvé son rythme normal qu’une fois certaine que sa détermination et ses jambes venaient de lui faire traverser la fameuse arche d’arrivée. Le temps qu’il lui a fallu ne sera pas la première discussion que nous aurons avec lui à son retour. Ces êtres d’exception ont un autre langage que les statistiques et les mots inutiles. Pour lui raconter tout ce que nous aurons ressenti, il faudra simplement un grand sourire et une accolade sincère; un langage de super-héros qu’il maîtrise à la perfection.

IMAG1171.jpg
Ottawa, 27 mai 2017, quelques minutes après le marathon qui lui ouvrait les portes de Boston.

 

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s